Let’s see how long it lasts, trying to revive this blog with a log of my weekly reads.
David Graeber will be direly missed. So I’ll start with a late essay from the upcoming book with David Wengrow : Hiding in Plain Sight : Democracy’s indigenous origins in the Americas by David Graeber and David Wengrow, in Lapham’s Quarterly 2020.
In the same spirit, in French, a critique of the grand narratives of human history, development and inequalities, that Graeber was joyously destroying. Inactualités de la révolution néolithique: Rousseau, l’Anthropocène et les nouveaux riches de la préhistoire de Rémi Hadad, L’Homme, 234-235(2-3), 2020, pp. 291-318.
Yet another paper on the chinese social credit(s) : Rethinking China’s Social Credit System: A Long Road to Establishing Trust in Chinese Society. Journal of Contemporary China.
China’s plan to establish a social credit system (SCS) has aroused the concern of building a surveillance state. Yet this view oversimplifies and misunderstands the essence of the SCS. The highest priorities of the SCS are promoting economic credibility and reinforcing court orders. Meanwhile, the SCS aims to steer citizens’ social behaviors and interactions by utilizing a redlist system that introduces numerous moderate rewards. The SCS is also more lax in execution than in planning. It reflects a unique Chinese understanding of law, which treats law as a moral guide. This article also acknowledges the concerns for the SCS. Without actively preventing positive and negative invasions in the construction of the project, the SCS authorities will risk creating further mistrust in society.
As I watched Alain Supiot mini lecture on La Gouvernance par les nombres at Collège de France. His mention in passing of the shift of “morale” to “éthique” got me curious of and I went to look at socio/historical/anthropological accounts of it. And landed on La question morale en anthropologie de Didier Fassin, éd., La question morale. Presses Universitaires de France, 2013, pp. 1-20.
Au cours des dernières décennies, la morale et l’éthique ont été invoquées de manière croissante dans les domaines les plus divers et parfois les plus inattendus. Des hommes politiques, on attend désormais qu’ils aient des comportements moraux dans leur vie privée comme dans leur vie publique, l’une comme l’autre faisant l’objet d’une inquisition à laquelle ils n’étaient guère accoutumés. Aux tyrans et aux tortionnaires, on demande des comptes dans le cadre du déploiement de tribunaux internationaux qui sont amenés à juger des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre. Après la chute des dictatures, des commissions sont mises en place au nom de la vérité et de la réconciliation, qu’on a substituées aux habitudes antérieures de silence ou de vengeance. La finance ne trouve plus sa seule justification officielle dans l’essor du capitalisme et l’enrichissement des spéculateurs ; les épargnants et les actionnaires préfèrent investir dans des fonds éthiques se réclamant de la solidarité ou de l’écologie. Les guerres ne traduisent plus simplement un rapport de forces entre des nations défendant des intérêts ; lorsqu’elles sont menées par des puissances occidentales, elles sont souvent déclarées humanitaires. Les personnes affectées par des aléas naturels, des violences, des discriminations ne sont plus abandonnées à leur sort ou aux systèmes d’entraide locaux ; elles acquièrent par leur souffrance reconnue le statut de victime légitime. Les abus sexuels commis par des proches, des prêtres ou des entraîneurs sportifs ne sont plus soumis à la loi du secret qui a longtemps prévalu dans les familles, les Églises et les clubs ; ils sont débattus sur la place publique et sanctionnés par l’institution judiciaire…
Anyhow Alain Supiot’s lectures are really neat, tying law, economics, anthropology in a really coherent maner.